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Un évènement historique pour WECF en Kazakhstan

Le Kazakhstan, second producteur mondial, et gros consommateur d’amiante chrysotile, a ouvert ses portes pour la première fois à un débat public sur les dangers de l’amiante pour la santé, lors d’une Conférence Internationale.

04.05.2009 |WECF France communiqué de presse




Le Kazakhstan, second producteur mondial, et gros consommateur d’amiante chrysotile, a ouvert ses portes pour la première fois à un débat public sur les dangers de l’amiante pour la santé, lors d’une Conférence Internationale.

Astana/Utrecht, le 4 mai 2009 – La Conférence Internationale d’Experts de Haut Niveau sur le thème « Amiante et POPs – politiques et pratiques au Kazakhstan et dans l’Union Européenne » qui s’est tenue à Astana, du 20 au 21 Avril a réuni pour la première fois 75 participants - représentants du Gouvernement, de l’Industrie de l’aminate, experts scientifiques, représentants de l’OMS et organisations non gouvernementales – venus débattre de stratégies en matière d’amiante et de POPs, polluants organiques persistants.

Les participants ont adopté une Résolution recommandant au gouvernement du Kazakhstan la mise en place d’un Programme National d’Elimination des maladies liées à l’amiante, avec le soutien de l’Organisation Mondiale de la Santé.
 
Un sujet sensible
L’amiante est un sujet sensible au Kazakhstan. Quelques 220.000 tonnes métriques y sont produites chaque année. A l’heure actuelle les matériaux contenant de l’amiante sont utilisés sans restriction dans les lieux publics comme les hôpitaux, les écoles et les crèches, et d’autres matériaux. Bien que le Kazakhstan soit l’un des principaux producteurs d’amiante chrysotile au monde, la population kazakhe ne dispose pas d’informations concernant les risques pour la santé liés à son utilisation.

Les risques pour la santé
Ivan Ivanov de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a souligné que le Centre International de Recherches sur le Cancer (CIRC) a récemment reconfirmé la classification de l’amiante chrysotile comme cancérogène pour l’homme (groupe 1). Il a par ailleurs rappelé que l’amiante chrysotile cause des mésothéliomes et des cancers du poumon, du larynx et des ovaires. Les deux organisations ont conclu à l’existence d’alternatives plus sûres pour tous les usages de l’amiante chrysotile, soulignant la difficulté de contrôler l’exposition à l’amiante, notamment à cause du manque de ressources disponibles, et rappelé les coûts et les difficultés des opérations de désamiantage.

Par ailleurs, la 95ème Conférence Internationale sur le Travail a adopté une résolution sur l’amiante appelant à mettre fin à l’utilisation de toutes les formes d’amiante. L’OIT (Organisation Internationale du Travail) estime en effet à environ 100.000 le nombre de décès des suites des maladies liées à l’amiante dans le monde.

Le nouveau Vice-ministre de l’Environnement, Mr Majit Turmagambetov présidait la section de haut niveau de la seconde journée de conférence, au cours de laquelle le président de la Délégation de la Commission européenne pour le Kazakhstan, Norbert Jousten, a fait part de son soutien à la conférence, ajoutant que plus d’informations sur l’amiante étaient nécessaires pour permettre d’améliorer l’environnement des habitants du Kazakhstan.

L’amiante en Europe Occidentale
L’Ambassadeur de France, Mr Alain Couanon, a comparé la situation du Kazakhstan à celle de son pays qui avec 40 autres a interdit l’utilisation de l’amiante, indiquant que la mortalité due à l’amiante en France avait dépassé 35.000, et pourrait même aller jusqu’à 50 ou 100.000. Il a aussi souligné que l’amiante était la première cause de cancer professionnel en France.

L’Ambassadeur des Pays-Bas, Mr. Klaas van der Tempel a expliqué que son pays était un grand utilisateur d’amiante – bâtiments, freins, routes, sols – en dépit de premières mises en garde dès 1932 sur le rôle de l’amiante dans des maladies et la reconnaissance de l’asbestose en 1949. Les Pays-Bas ont réglementé l’amiante en plusieurs étapes : une première interdiction de l’amiante « bleu » en 1997 suivie en 1998 d’une interdiction de tous les types d’amiante, pour tous usages, y compris l’amiante « blanc » ou chrysotile. Mais le problème est loin d’être réglé, car les coûts élevés associés à l’utilisation d’amiante dans le passé commencent seulement à apparaître. D’après des études, la mise en place par les Pays-Bas de mesures d’interdiction de l’amiante dans les années 30, dès les premiers signes clairs de problèmes, aurait pu permettre de sauver 34.000 vies.

La Convention de Rotterdam
Le Directeur Général du Ministère de l’Environnement allemand, Mr. Alexander Nies, a quant à lui souligné que “Plus de 40 pays ont déjà interdit la production et l’utilisation d’amiante chrysotile à cause des preuves de sa cancérogénicité pour l’homme. Pour des pays comme le Kazakhstan qui continuent d’avoir une industrie de l’amiante chrysotile, les mesures de gestion des risques sont d’une importance cruciale. Inscrire l’amiante chrysotile sur la liste de la Convention de Rotterdam serait un moyen de soutenir la diffusion de l’information concernant les risques pour les pays importateurs et leur permettrait de prendre des décisions pour protéger leurs citoyens, sur la base des informations dont ils disposeraient.». Pour le Secrétaire exécutif de la Convention de Stockholm et de la Convention de Rotterdam, le Dr. Donald Cooper, ce serait aussi une opportunité pour le gouvernement kazakh de dialoguer avec ses partenaires commerciaux.

La Résolution d’Astana sur l’amiante
La conférence a débouché sur l’adoption de 4 recommandations émises par les participants à l‘attention du gouvernement de la République du Kazakhstan :
  • Mettre en place une transparence par un accès à l’information et une sensibilisation portant sur tous les aspects du problème de l’amiante,
  • Discuter de la pertinence du développement d’un profil national pour l’amiante au Kazakhstan, en vertu des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé et de l’Organisation Internationale du Travail, prenant en compte les spécificités du pays,
  • demander à l’Industrie de l’amiante chrysotile un rapport complet sur les systèmes de gestion des risques en place, y compris les mesures de protection des travailleurs et du public (dans un processus incluant une participation publique, la prise en compte des groupes plus vulnérables et du principe de précaution),
  • Débattre sur la base des résultats d’études supplémentaires, y compris celles soutenues par l’OMS et l’OIT, de la pertinence d’inclure l’amiante chrysotile dans l’Annexe 3 de la Convention de Rotterdam.

Pour Kaisha Athakanova, présidente du réseau d’ONG environnementales kazakhes Eco-Forum : « Cette résolution commune est un grand pas pour le Kazakhstan, puisque jamais auparavant le problème des dangers potentiels de l’amiante chrysotile n’avait fait l’objet d’un débat public ouvert ».

Sascha Gabizon, Directrice de Women in Europe for a Common Future (WECF) : “Voir que les habitants de villages du Kazakhstan dans lesquels nous mettons en œuvre des projets d’eau potable et d’assainissement, découpaient des plaques d’amiante dans leurs jardins, avec des enfants qui jouaient autour, nous a fortement dérangées. Je suis heureuse que cette conférence ait permis de faire un premier pas dans la sensibilisation au plus haut niveau concernant les besoins de protéger la population kazakhe de l’exposition aux fibres d’amiante cancérogènes. J’ai l’espoir que dans un laps de temps très court, le gouvernent kazakh entreprendra de réglementer les déchets à base d’amiante, l’utilisation de l’amiante par la population, et en interdira l’utilisation comme matériau de construction dans les écoles et les crèches. ».

La Conférence d’experts “Amiante et POPs – Politique et Pratique au Kazakhstan et dans l’Union Européenne” a été organisée par le réseau WECF- Women in Europe for a Common Future- réseau européen d’organisations environnementales et féminines, et son organisation partenaire au Kazakhstan Eco Forum. Elle a été financée grâce au soutien de la Représentation de la Commission Européenne au Kazakhstan et du Ministère de l’Environnement allemand.

WECF- Women in Europe for a Common Future, est un réseau d’organisations environnementales féminines présentes dans 40 pays d’Europe, du Caucase et d’Asie Centrale. En s’appuyant sur le potentiel des femmes pour équilibrer économie, écologie et santé, WECF agit pour garantir un environnement sain à tous. WECF – Agissons pour un monde plus équilibré

Contacts Presse :

Elisabeth Ruffinengo
Chargée de mission WECF France
elisabeth.ruffinengo@wecf.eu
téléphone: 04 50 49 97 38
Portable: 06 74 77 77 00